Le courgain maritime à Calais coutumes et traditions des gens de la mer
Bijoux traditionnels des matelotes du Courgain Maritime, quartier des pêcheurs de Calais
Les bijoux traditionnellement portés à Calais par les dames du Courgain maritime
les "milanos"
Les fameux pendants d'oreille,appelés les "milanos", que l'on voit sur la carte reproduite ci contre, sont particulièrement imposants, quoique relativement légers pour leur taille, certains pouvaient atteindre 13 cm, en général plutôt 8 à 10 cm, leur poids était de 8 grammes chacun..
Les différents modèles sont les "millanos" (mille anneaux) composés d'un enchevêtrement savant d'anneaux d'or de taille différentes montés en dégradés, les branches de raisins, les glands, les camées, les grains de café, et les boules ouvragées. Ce sont les pendants les plus souvent portés, quelquefois on pouvait voir d'autres formes issues de la mode des bijoux d'époque Napoléon III, donc de la mode parisienne.
L'imposante croix appelée "Croix flamande" ou "Croix Boulonnaise"
Parlons maintenant de la croix portée à Calais dite « boulonnaise » encore appelé « croix du pardon » ou encore croix « flamande ». Ces croix étaient portées par les matelotes de Berck, d’Etaples, de Boulogne à Dunkerque en passant par Calais. On en trouve également au sud de notre région jusqu’au bord de la Normandie, et au Nord, jusqu’à Ostende ou Anvers en Belgique. Elles étaient un motif de fierté pour la communauté des gens de la mer et également un signe de richesse.
Elles sont très élaborées et très finement ouvragées, le plus souvent en or, quelquefois en argent..
Au centre donc, le Christ, entouré de motifs en fil de volutes filagrannées, entouré également de quatre coquilles St Jacques commémorant les pélerinages de Boulogne et de St Jacques de Compostelle.
Ces coquilles, réunies par des tiges, sont placées quelquefois sur le bijou de telle façon à former une croix de Saint André, en X donc, et se superposant à la croix du Christ.
A l’extrémité de la croix, en bas, il y avait un grelot d’or ou une perle naturelle. L’allure générale du bijou forme un losange.
Les coquilles évoquent aussi les fruits de la mer, et les fils torsadés des volutes, les cordages qui s’entremèlent sur les pont des navires.
A noter qu’il existe des modèles de croix sans les coquilles mais tout aussi élaborés.
Il y avait trois tailles, la petite, pour les adolescentes ou croix de 1ère communion, la moyenne pour les jeunes filles, la grande croix pour les femmes mariées ou d’âge mur.
Les bagues
-La plus caractéristique est la bague "serpent". Le corps du serpent s'enroule en anneaux autour du doigt, pouvant faire de deux à quatre tours, la tête du serpent est garnie d'une petite pierre précieuse, souvent un rubis, et bien sûr plus il y a de tours, plus la famille est aisée.
-La chevalière, ornée d'une pierre noire
Les broches
Elles servaient à refermer le col "officier" du chemisier ou de caracot, servaient également à maintenir le châle, elles contenaient fréquemment la ou les photos des êtres chers partis en mer, ou ...perdus en mer.
Un autre type de broche était également apprécié : le camée, monté sur or ou sur argent, très fréquent sur tout le littoral.
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La bague traditionnelle "serpent" peut faire jusqu'à 4 tours autour du doigt, une pierre de couleur à sa tête
Sur cette photo, on voit les "milanos", on devine la croix, mais on voit bien le barillet en or servant de fermoir
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Très rare carte des fêtes de la mer, Aout 1924, Reine de la mer, Reine du Courgain et Reine du Commerce
Courguinoises en tenue de cérémonie, on voit bien les bijoux, les "milanos" et la grande croix ainsi que le fermoir en forme de petit tonneau
Carole Bouquet porte avec élégance les milanos.

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Commentaires (5)

1. 07/05/2013
Merci de nous plonger dans nos racines d'une façon aussi plaisante .
P.S : mon père me racontait avoir plongé dans le bassin du Paradis pour échapper à ses parents qui voulaient le punir .

2. 27/04/2013
un tout grand merci pour ce beau site...
mille souvenirs y sont rassemblés et nous ravissent
les "milanos" étaient vraiment bien légers ... leur conservation jusqu'à nos jours a provoqué quelques dégâts (mineurs) et ils continuent à être portés avec bonheur, de même que la somptueuse croix : ils ne sortent que dans les très grandes occasions mais toujours avec fierté, et une petite larme pour celles qui les portaient : mère, grand mère, grand tante et arrière grand mère !
amicalement
danielle

3. 24/04/2013
Bravo et merci de me rappeler ma mère..
De Sydney, en Australie

4. 26/12/2012
A ma connaissance, et selon toutes les livres j'ai lu, les grandes pendants d'oreilles sont appelés plutôt Milanos, et le mot Dorlots est utilisé comme "aller aux Dorlots" pour dire aller chez le bijoutier.
5. 26/11/2012
bravo pour ce site très complet!